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Bio Vrac : tous pour le vrac et le vrac pour tous

Bio Vrac : tous pour le vrac et le vrac pour tous

À partir du 26/01/2022

La bio et le vrac à la portée des personnes à faibles revenus. Ce n’est pas un vœu pieux mais une réalité que des bénéficiaires d’épiceries sociales et solidaires apprécient et plébiscitent. Rencontres.

La bio et le vrac à la portée des personnes à faibles revenus. Ce n’est pas un vœu pieux mais une réalité que des bénéficiaires d’épiceries sociales et solidaires apprécient et plébiscitent. Rencontres.

par Marie-Pierre Chavel

Vignette Actu Bio Vrac - tous pour le vrac et le vrac pour tous

Il faisait du marketing. Le voilà épicier.

« Cette reconversion voulue m’a permis de mettre des valeurs humaines et environnementales dans ma vie professionnelle »

explique Paul Macarez qui gère l’épicerie sociale et solidaire L’Épicentre à Lyon.

Ce type d’épicerie a une clientèle mixte, avec les bénéficiaires, ou porteurs de projet, aux revenus modestes, qui achètent à prix très bas, et les solidaires qui payent au prix du marché. Avant de se lancer, Paul Macarez a suivi une formation de trois mois au magasin Biocoop Lumière, à proximité. Un parcours qui s’inscrit dans le programme Bio vrac pour tous, un partenariat entre le Fonds de dotation Biocoop et le Gesra (Groupement des épiceries sociales et solidaires de Rhône-Alpes-Auvergne).

L’objectif : rendre accessible la bio aux personnes en situation de précarité. Parce que bien manger est un droit fondamental et universel, la santé de chacun en dépend.

Le vrac permet de baisser le coût des produits, mais pas la qualité. Le Fonds de dotation Biocoop aide les épiceries à financer des meubles à vrac et les magasins apportent leurs compétences pour leur gestion.

« Le vrac n’est pas encore un automatisme chez les bénéficiaires, observe le jeune épicier. Mais malgré leur situation précaire, ils sont de plus en plus sensibles à la qualité de leur alimentation. »

Photo Michèle©Marie-Pierre Chavel - Biocoop

MICHÈLE BOURRAT

Cuisinière réfléchie

« Pendant 20 ans, j’ai eu un café-restaurant. Aujourd’hui je suis à la retraite. À L’Épicentre on m’aide à gérer mon budget. Le vrac m’a recentrée sur le mieux consommer. Quand on a trop, on n’apprécie pas. En réfléchissant, on peut acheter utile et se faire plaisir avec les économies qu’on a réalisées. Quand j’ai goûté les pâtes bio, je n’en revenais pas, elles étaient excellentes, rien à voir avec les marques conventionnelles. J’achète en vrac, par petites quantités. Les paquets de 500 g, c’est trop pour une personne seule, vous mangez toujours la même chose. Et ça coûte forcément une fortune pour mettre en sachet ! Je cherche tout le temps des recettes, je peux cuisiner toute la journée mais pour les autres. »

Photo Monika©Marie-Pierre Chavel - Biocoop

MONIKA STANKA

Écolo à vélo

« Je viens d’obtenir mon diplôme de mécanicienne de cycles avec mention. Je suis arrivée dans les cinq premiers, c’est moi qui ai monté un vélo le plus vite, en deux heures et demie ! Je ne me déplace qu’à vélo. J’essaye d’être écolo. L’Épicentre me fait progresser. Depuis l’atelier cosmétiques, j’essaye de faire mon déodorant, mon baume à lèvres. Les déchets, les emballages, c’est de la folie !

Le vrac, c’est sûr, je vais continuer.
Je me suis aussi rendu compte que mon frigo est beaucoup trop grand et que je n’ai pas besoin d’acheter autant à l’avance. J’évite de jeter, je fais attention à l’eau. Je ne mange pas de viande sauf si elle est élevée au sol, dans le respect de l’animal. Dans le quartier, on a des poubelles pour le compost, ça m’a tout de suite plu. »

Photo Faten Kabouchi©Marie-Pierre Chavel - Biocoop

 FATEN KABOUCHI, Bio addicte

« Je fais presque toutes mes courses alimentaires ici. J’achète bio. Ça me rassure qu’il y en ait à L’Épicentre. Ça vient de Biocoop, c’est rassurant ça aussi. Ce qui est industriel ne me convient pas. C’est moins cher mais destructeur. Le bio est cher mais il me réconcilie avec la nourriture, je digère mieux. Il m’arrive de prendre du vrac, des lentilles corail, du riz, des pâtes. Il faudrait que ça soit plus mis en avant pour qu’on soit plus nombreux à manger bio et en vrac. Ça ferait baisser le prix et toute la population pourrait en consommer. Mais il y a trop de personnes qui ne sont pas concernées, du coup il y a beaucoup de problèmes d’obésité, de santé. L’alimentation industrielle, c’est le mal du siècle. »

 

Photo Audrey Khamis©Marie-Pierre Chavel - Biocoop

AUDREY KHAMIS, gourmande de vrac

« L’avantage du bio, c’est le goût. C’est direct. Vous prenez une carotte bio et une d’un supermarché pas bio, la différence est nette. Riz, pâte, couscous, boulgour, lessive, produit pour la vaisselle… j’achète tout en vrac.

J’ai des sacs pour tout. Pour nous qui devons faire des économies, le vrac, c’est bien. Je fais mes courses en priorité à L’Épicentre. J’aime beaucoup les gens qui y travaillent, l’ambiance, les jeunes, le fait qu’ils partagent. Je fais mes produits ménagers. Chez moi, c’est devenu un laboratoire ! Il y a des bouteilles vides, des bocaux, des boîtes, un livre de 100 recettes. Je n’achète quasiment plus rien qui soit emballé sauf parfois des biscuits très bons parce que je suis une incorrigible gourmande ! »

Photo Alexandra Cadena©Marie-Pierre Chavel - Biocoop

ALEXANDRA CADENA, prof sensibilisée

« Je suis professeure d’espagnol indépendante pour un centre de formation de langues. Je viens du Chili. À Valparaiso, il y a beaucoup d’ONG qui sensibilisent au local, à la solidarité, on est habitués au vrac depuis longtemps.

À L’Épicentre, j’achète en bio tout ce que je peux, de l’huile, du vinaigre, des produits d’hygiène, des fruits secs en vrac. Le bio, c’est respectueux de l’environnement et meilleur pour la santé. Je me suis rendu compte que j’utilisais énormément de coton pour ma toilette. Je me suis dit que c’était horrible. Alors je suis passée aux cotons réutilisables. Une habitude que je garderai. Si mon budget me le permet, je continuerai à consommer bio même en dehors de L’Épicentre. »

Découvrez notre reportage dans l'épicerie solidaire Epicentre

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